Les Étincelles du Palais de la découverte
La médiation scientifique
Découvrez le futur Palais
Une machine haute tension de 350 000 volts présente un véritable spectacle son et lumière qui garantit émerveillement et frissons, jusqu’à nous en faire dresser les cheveux !
Les visiteurs se familiarisent avec les notions de base de l’électrostatique alors décryptées par un médiateur spécialisé en physique.
avec Kamil Fadel, médiateur de l'unité de Physique
Electrostatique transcription
Les classiques du Palais Electrostatique présenté par Kamil FADEL
Kamil FADEL [00:01:08] Bonjour et bienvenue dans la salle d'électrostatique. On va s'intéresser dans cette salle justement, à ce domaine de la physique qu'on appelle électrostatique et avec lequel les gens sont en général plus ou moins familiers si on demande aux gens. Connaissez vous un phénomène électrostatique? Beaucoup de personnes vont dire oui, la foudre, c'est vrai, c’est un phénomène électrostatique. Il y a des gens qui vont dire quand on marche sur une moquette, on touche une poignée de porte, on serre la main à quelqu’un, ça fait une étincelle, c'est vrai. Il y a des gens qui vont dire on frotte un ballon contre les cheveux, puis on se rend compte que le ballon se colle au plafond. C'est vrai, tout ça, c'est de l'électrostatique et nous allons justement faire un certain nombre d’expériences dans cette salle particulièrement spectaculaires, qui vont mettre en jeu des étincelles, des attractions et des répulsions.
[00:01:50] Mais il faut aussi savoir que l'électrostatique, c'est bien plus que ça et j'aurai l'occasion de préciser cela au cours de l'exposé. La matière, de manière générale, est gouverné par des forces électrostatiques puisque à l'échelle atomique, si on regarde le bout de mon doigt, mon doigt est formé d'atomes. Les atomes sont eux mêmes formés de plusieurs sortes de particules, des neutrons, mais qui ne vont pas nous intéresser. Mais aussi des protons. Les protons entre eux, se repoussent. Cette force de répulsion entre protons, c'est une force électrostatique. Les électrons entre eux, il y a aussi des milliards d'électrons dans le bout de mon doigt, les électrons se repoussent, ce sont des forces électrostatiques. Entre protons et électrons. il y a attraction, ces forces attractives sont encore des forces électrostatiques.
[00:02:35] Mais disons qu'on parle véritablement d’électrostatique lorsque la matière quitte l'état de neutralité. En ce moment, dans le bout de mon doigt, il y a des milliards et des milliards de protons, des milliards et des milliards d'électrons. Les protons d'abord, on les appelle charges électriques positives, les électrons charges électriques négatives. On dira qu'il y a autant de plus que de moins. Les répulsions et les attractions se compensent tout juste et on parlera de électrostatique véritablement lorsque cet équilibre plus ou moins, cette neutralité sera rompu. Si jamais il y a trop de moins par rapport au plus, ou trop de plus par rapport au moins, à ce moment là, on dira que la matière est chargée négativement ou positivement. On sera véritablement dans le domaine de l'électrostatique.
[00:03:20] Nous, par exemple, dans cette salle, à un moment, je chargerais ce plateau. Ça veut dire quoi? Ça veut dire que ce plateau qui en ce moment est neutre, on va faire en sorte qu'il ne soit pas neutre. Il sera chargé négativement. On se débrouillera pour que cette pointe ne soit pas neutre. Ici, on se débrouillera pour que la pointe perde des moins et devienne plus.
[00:03:40] Maintenant, quel est le lien entre l'électrostatique et l'électricité? De manière générale, le courant électrique c’est que si je prends un fil en nylon, ce fil de nylon est constitué de milliards d'atomes. Il y a des électrons et des protons dedans. Je prends maintenant un fil de cuivre. Pareil, il est constitué de milliards d'atomes de milliards d'électrons et de protons. La différence essentielle entre les deux, c'est que dans le nylon, les électrons ont du mal à se déplacer, même si on applique une pile, on branche les deux extrémités du fil aux deux bornes de la pile. La pile aura du mal à faire bouger les électrons qui appartiennent au fil de nylon. Ça n'avance pas dans le nylon. En revanche, la même chose avec un fil de cuivre. Les électrons qui appartiennent au fil de cuivre vont se mettre en mouvement. Ça, c'est le courant électrique. Et le courant ne va pas vraiment nous intéresser dans cette salle puisque ce qui nous intéresse, c'est pas les les mouvements, les débits, mais l'électrostatique quand c'est statique.
[00:04:40] Bien sûr, quand il y aura des étincelles, on aura à faire un courant électrique. Maintenant, je vais aller au générateur et je vais tourner le bouton. Si on regarde bien, on voit que depuis le sommet de la machine, il y a un câble qui sort. Si on prolonge ce câble, il arrive ici. Il se prolonge dans le bras noir qui est au dessus de ma tête et on voit qu'à l'extrémité du bras, il y a une sphère métallique, cette sphère qui est en ce moment en contact avec ce dispositif. Je vais la mettre en contact avec le sommet de ce mât métallique. Le mât lui même, par ce bras métallique, est relié à ce plateau. Donc, je vais actionner le bras.
[00:05:25] Voilà, le bras s'est positionné là haut et donc, en ce moment, le générateur est en liaison électrique avec ce plateau. Le plateau repose sur des pieds qui sont en plastique, ce qui fait que le plateau est isolé de la terre. Et je vais maintenant tourner le bouton. Et grâce à la machine, ce plateau sera porté à 350 000 volts environ, peut être un peu plus.
[00:05:50] On entend des bruits de crépitement qui proviennent du plateau et aussi du mât, qui sont dus au fait que l'air au voisinage du plateau et du mât, cet air est en train de devenir conducteur et parce qu'il est en train de devenir conducteur, il y a des fuites de charge d’électrons, de charge négative qui ont lieu depuis le plateau. Ces fuites là sont à l'origine du bruit qu'on entend en ce moment. Je vais maintenant réduire l'éclairage dans la salle.
[00:06:25] Et je vais approché cette pointe métallique qui se trouve ici. Je vais l'approcher du plateau. Il faut se dire que en ce moment, le plateau est chargé négativement grâce à la machine haute tension. Cette pointe, en ce moment, elle est neutre autant de plus que de moins. Mais lorsque je vais approcher la pointe neutre du plateau négatif, le plateau négatif va repousser une partie des moins, des électrons qui appartiennent à la pointe. Ces électrons en fichant le camp vont faire que la pointe va se charger positivement. On aura donc une pointe positive à côté d'un plateau électriquement négatif et on va voir une lueur bleutée apparaît déjà ici.
[00:07:10] Cette lueur signifie que l'air est devenu un très bon conducteur d’électricité, ici, justement. Si maintenant j’ approche la pointe plus près du plateau, que va t il se passer?
[00:07:34] On a vu des étincelles, violentes. L'étincelle, c'est quoi? C'est un courant électrique momentané, extrêmement intense, bref, qui chauffe l'air. La température de l'air grimpe très haut. Cette élévation de température fait se dilater brutalement l'air et la dilatation brutale de l'air. C'est ça, le bruit, en fait.
[00:08:05] Je vais couper la tension.
[00:08:10] Voilà maintenant on va essayer d'expliquer un peu mieux ce qui s'est passé au niveau de ces étincelles. Je disais à l'heure la matière, de manière générale, est formée de charges électriques positives négatives, autant de plus que de moins. Mon doigt est neutre, la rambarde est neutre pour le moment, le plateau est neutre et l'air qui est devant moi est également neutre. Si on prend un centimètre cube d'air dans un centimètre cube d'air, il y a quelque chose comme 25 milliards de milliards de molécules, essentiellement des molécules d'azote et d'oxygène. Si on attrape une molécule d'azote ou d'oxygène au hasard, on verra qu'elle est neutre. Malgré tout, sur les 25 milliards de milliards, il y a une toute petite proportion des molécules qui ne sont pas à l'état neutre. On trouve quelque chose comme 5 000 à l'État non neutre des molécules ou des atomes à l'État non neutre, on appelle ça des ions.
[00:09:00] Il y a donc 5 mille ions par centimètre cube, 2500 positifs, 2500 négatifs à notre altitude. À mesure qu'on monte en altitude, la proportion d'ions augmente. Mais dans cette salle, sur les 25 milliards de milliards, il y a 5 mille qui sont à l'état ionisé. Or, il ne faut pas oublier que les charges électriques de même signe se repoussent de signe opposé, s'attirent. Si bien que lorsque ce plateau est porté à moins 300.000 volts, les ions négatifs de l'air et 2500 par centimètre cube qui sont ici, les négatifs sont repoussés par le plateau. Les positifs sont attirés par le Plateau et il en est de même, mais l'inverse au niveau de la pointe, faut pas oublier que le plateau est négatif, la pointe sous l'influence du plateau a perdu des moins, elle, elle est positive.
[00:09:43] Donc, si on regarde à très petite échelle, avec une loupe vraiment extraordinaire qui possède un très fort grossissement, on verra qu'au voisinage de cette pointe. Idem ici. Il y a des ions négatifs qui se précipitent vers la pointe des ions positifs qui fuient la pointe et l'inverse ici. Or, ces ions pendant qu'ils sont en mouvement. Imaginons un ion positif qui est en train de s'éloigner de la pointe positive. Cet ion positif, en s’éloignant, va percuter une molécule neutre de l’air. Au moment du choc, la molécule qui possède autant de plus que de moins va perdre un électron. Cette molécule qui perd un électron se transforme à son tour en un ion positif. Maintenant, ils sont deux à s'éloigner de la pointe. Donc, les collisions vont augmenter et de cette manière, très rapidement le nombre d'ions augmente, augmente, augmente, augmente, augmente. Et il arrive un moment où tout l'air en fait entre la pointe et le plateau, tout l'air se retrouve, où quasiment tous l’air, se retrouve à l'état ionisé et à ce moment là, on obtient une étincelle. L'étincelle claque.
[00:10:46] Maintenant, je vais refaire la même expérience, mais je vais placer sur ce plateau quelque chose de pointu. Et. Comme objet pointu, je vais prendre d'abord cette plaque en alu dont j'ai découpé le bord et j'ai rendu très irrégulier, il y a beaucoup de pointes. Je pose cette plaque ici, mais je vais aussi utiliser cette feuille en alu dont le bord, ici est extrêmement irrégulier. Voila, je pose ça là. Et afin que la feuille ne tombe pas par terre, j'ai un petit peu l'alourdir. Voila, je vais maintenant porter le plateau, pareil à moins 350.000 volts pareil. Pareil, j’approcherai ensuite cette pointe du plateau et on verra que sur le plateau, on obtient des étincelles. Mais lorsque j' approcherai la pointe de la feuille en alu ou des pointes qui sont ici, on verra que la décharge électrique prend une autre allure.
[00:11:46] Ça n'aura pas l'allure d'une étincelle. Ce n'est pas quelque chose qui va faire des zigzags, qui sera brutal, qui se ramifie. Ça prendra une autre allure et cette autre allure. C'est ce qu'on appelle une effluve. Ou bien le nom de effluve, c’est un nom un peu ancien, le nom moderne, ce serait plutôt un plasma. On verra une très, très belle colonne d'air bleue violette ici. [00:12:13] Le plateau est négatif, la pointe est neutre, maintenant la pointe est positive, je l'approche du plateau, on a. On a déjà vu ça. Maintenant, je m'approche de la feuille en alu. Et voilà cette colonne d'air bleue violette. C'est une forme de décharge. Personne n’appellerait ça une étincelle. C'est ce qu'on appelle une effluve ou bien un plasma. Je vais utiliser une autre pointe qui se trouve ici. Donc, si on allait à l'intérieur de cette colonne d'air bleue violette pour voir ce qui se passe, on verra qu'il y a énormément de collisions et que dans la colonne, il y a énormément d'ions positifs, des molécules qui ont perdu des électrons et d'ions négatifs, des molécules qui en ont gagné.
[00:13:13] La couleur de ce plasma dépend de du gaz dans lequel le plasma a lieu. On est dans l'air. Il se trouve que l'air émet cette lueur là de cette couleur. Ça dépend non seulement du gaz, mais ça dépend également de la pression. Le rôle de la pression pour la couleur, c'est ce qu'on pourra regarder dans l'expérience qui se trouve ici. Donc, je vais couper maintenant cette expérience, couper la tension.
[00:13:55] Et maintenant, je vais déplacer le bras sur cette espèce de serpentin qui est juste un tube en tuyau en plastique translucide qui contient de l'air à la pression atmosphérique.
[00:14:19] On a ici un tube en plastique translucide. Dedans, il y a de l'air, cet air est à la pression atmosphérique et à la base de ce tuyau, il y a une barre métallique. Cette barre est plantée dans la terre. La terre est à 0 volts. Je dirais tout à l'heure à quoi correspond le voltage qui s'affiche là bas à 350 000volts, qu’est ce que ça veut dire? Qu'est ce que ça veut dire, 0 volts ici? Et le haut relié à la machine haute tension.
[00:14:50] La différence par rapport à ce qu'on faisait tout à l'heure, c'est que tout à l'heure, on avait aussi 350.000 volts et zéro. Mais la distance qui les séparait était de quelques dizaines de centimètres. Maintenant, la distance qui sépare les deux parties, c'est plusieurs mètres d'air. La longueur du tube, c'est 12 mètres et notre objectif, c'est d'obtenir la même chose que la colonne d’air bleu violette de tout à l’heure, on veut l’obtenir la dedans. Sauf que pour rendre 12 mètres terre conducteur, pour le transformer en un plasma, on aurait besoin de quelque chose comme 12 millions de volts. Il faut grosso modo compter un million de volts par mètre. Et on n'a pas 12 millions de volts, on n'a que 350.000 volts.
[00:15:29] L'astuce qu'il va falloir mettre en œuvre, ça sera de réduire la quantité d'air qui est là dedans à mesure que la pression va diminuer, j’actionnerai une pompe, on entendra le ronronnement de la pompe, à mesure que l'air sera raréfié là dedans. On verra que l'air conduit de mieux en mieux l'électricité. À un moment, l'ensemble de l'air qui se trouvent dans le tuyau va s'allumer.
[00:15:54] J'réduit l'éclairage dans la salle. J'vais pas encore actionner la pompe, je vais appliquer la tension. Les bruits qu'on entend, ce sont des bruits de fuite depuis le sommet et on voit bien qu'à l'intérieur même du tuyau, il ne se passe rien de rien de spécial. Je vais maintenant actionner la pompe, on entendra le ronronnement de la pompe et on verra que au bout de quelques dizaines de secondes, le tube va s'allumer.
[00:16:32] J’actionne la pompe. Déjà, on note une chose, c'est que les bruits de fuites diminuent là haut, puisque l'air maintenant à l'intérieur du tuyau ne résiste plus. Il conduit l'électricité, si bien que plutôt que d'avoir des courants de fuite là haut, on a un courant électrique qui s'est installé à l’intérieur du tuyau. Pourquoi est ce qu'en abaissant la pression, le courant s'installe? C'est facile à comprendre, c'est que, il faut se dire que dans l'air, je l'ai déjà dit dans chaque centimètre cube d'air, il y a 25 milliards de milliards de molécules, 2500 ions positifs et 2500 ions négatifs.
[00:17:20] Le sommet est chargé négativement puisque c'est relié à la machine. Donc, si on regarde un ion positif de l’air là haut, qu'est ce qu'il fait? Il se précipite vers la sphère négative, tape dedans, arrache un électron, deux électrons. Cet ion positif se transforme après collision en un ion négatif et il est repoussé à ce moment là par la sphère, et son objectif à cet ion négatif. C'est quoi? C'est de descendre et de déposer cet électron qu'il a arraché là haut en bas pour remonter, en chercher un autre, de transporter les électrons du haut vers le bas.
[00:17:58] Le problème, c'est que lorsque cet ion va commencer à avancer, il va entrer en collision avec des molécules neutres de l'air. Jamais il ne réussira à transporter l'électron, les électrons qu'il a arraché là haut en bas. Et c'est la raison pour laquelle s'il y a trop d'air à cause de ces très nombreuses collisions, la résistance à l'air est très élevée. En retirant l'air à l'intérieur du tuyau, on permet la circulation, le transport des électrons et le courant électrique s'installe. Bien sûr, ce que je viens de dire à l'instant, c'est très schématique et très caricaturé. Enfin, l'idée principale, c'est quand même ça. La réduction de pression diminue les collisions et permet le transport.
[00:18:38] Je vais maintenant laisser un tout petit peu d'air entrer dans le tuyau et on va voir que cette augmentation de pression va légèrement modifier la couleur de la lumière qui est émise. Une chose aussi qu'on peut noter, c'est qu'on avait démarré à 360.000 volts. Mais en ce moment, l'afficheur au pied du générateur affiche 90.000 volts. Pourquoi? Parce qu'on ne peut plus dire que le haut et le bas sont isolés. Les deux sont reliés par un conducteur, l'air qui conduit l'électricité. Lorsque je laisserai un tout petit peu d'air rentrer dedans, la couleur va changer. On va voir que la tension ici va grimper.
[00:19:25] J'y vais premièrement deux ou trois. La couleur change et c'est monter à 150.000 volts ici. Si maintenant je laisse beaucoup d'air entrer dans l'air va redevenir résistant, ça va s'éteindre et la tension va grimper à 350 000 volts.
[00:19:45] J'y vais 1, 2 et 3. Voilà. Je laisse beaucoup de rentrer dedans. Ça s'est éteint et là, c'est monté à 360.000 volts. Je coupe la tension maintenant. Et on va passer à l'action suivante. On a ici une sphère métallique reliée à la machine haute tension. Cette sphère est neutre en ce moment, autant de plus que de moins. Sous la sphère il y a un plateau métallique neutre autant que plus que de moins, le plateau est relié par ce pied métallique à la terre.
[00:20:25] La terre, c’est en quelque sorte notre référence. La terre est à 0 volts, ce pied est à zéro volt et du début jusqu'à la fin de l’expérience ce plateau métallique sera à zéro volt. Lorsque la boule sera portée à peu près à 100.000 volts, l’air, les 10 centimètres d'air qui sont ici, cet air ne pourra pas résister. Ça va claquer. Il faut grosso modo compter 10.000 volts par centimètre pour rendre l'air conducteur, 10.000 volts par centimètre. Là, on a 10 cm. Il faudra en gros quelque chose comme 100.000 volts. Ce qui va nous intéresser, c'est de voir où tombent les étincelles. Est ce que les étincelles frappent cette zone ou viennent taper les bords? On se doute que les étincelles vont venir frapper cette zone puisque c'est là où la distance est la plus faible entre le plateau, entre le zéro volt et de 350.000 volts. [00:21:13]
[00:21:46] On vient de voir la très grande majorité des étincelles est tombée ici. Très peu sont venues sur les bords. Normal, ça c'est la distance qui est la plus faible entre la boule et le plateau. Mais il faut bien voir que pour qu'une étincelle claque, il faut que l'air devienne conducteur. Or, l'air au voisinage d'une pointe chargé devient beaucoup plus facilement conducteur qu'au voisinage d'une surface lisse chargée. Pour le moment, cette surface était lisse, mais je vais maintenant introduire à l'intérieur ici une une petite pointe qui est juste un morceau en aluminium que j'ai froissé et à laquelle j'ai donné cette forme de pointe. Je vais placer ça ici et il ne faut pas oublier une chose, c'est que la sphère va se charger négativement grâce à la machine et sous l'influence de la sphère négative, le plateau va perdre une partie de ses moins dans la Terre, donc, le plateau va devenir plus. Et pareil, cette pointe va perdre une partie de ses moins dans la terre, elle aussi, elle va devenir plus. Si bien qu'on aura une surface lisse, positive et une pointe positive.
[00:22:52] Hors, au voisinage d’une pointe chargée positivement ou négativement, peu importe, l'aire devient un bon conducteur d'électricité. Et donc, on se doute que si je recommence l'expérience, la majeure partie des étincelles, peut-être même toutes, vont venir frapper la pointe, parce-qu’ici, l'air conduit l'électricité, alors qu'ici, il conduit mal l'électricité.
[00:23:40] Grâce à cette pointe, on a évité la chute des étincelles ici, on a favorisé la chute sur la pointe, donc on a protégé toutes cette zone. La pointe a joué le rôle d'un paratonnerre. Et justement, dans l’expérience suivante, on va voir le rôle que joue un paratonnerre pour protéger une maison. L'expérience se trouve là bas. On va foudroyer maintenant la maison.
[00:24:05] On a ici une maison qui est surmontée d'une tige. Et cette tige, on peut le voir. Elle est trop courte, la partie inférieure de la tige n'atteint pas le sol. Si bien que lorsque une étincelle va claquer entre cette sphère qui va jouer le rôle de la base d'un nuage orageux et le sommet de la tige. Ensuite, c'est la tige qui voudra se décharger. Je dirais tout à l'heure comment un nuage se charge électriquement, mais la base d'un nuage orageux est généralement chargée fortement négativement. Donc, les électrons vont quitter la base de la tige transportée par des ions vont arriver ici. La tige qui est neutre va se charger négativement. Elle voudra se décharger et comme elle n'est pas en liaison avec la Terre pour qu'elle se décharge, il va bien falloir qu'il y ait une seconde étincelle à l'intérieur de la maison. Donc, dans cette situation, on verra deux étincelles; une première ici, une seconde dans la maison. L'étincelle dans la maison, on pourra l'éviter en reliant la tige à la terre grâce à un câble électrique que je mets ici. L'autre extrémité de ce câble électrique est plantée dans la terre. Je vais maintenant placer les toits sur la maison. Et je vais verser à l'intérieur de la maison un mélange inflammable. [00:25:23]
[00:25:32] Voilà, on va faire l'expérience deux fois de suite, une première fois avec la tige reliée à la terre et une seconde fois sans la liaison. Évidemment, en l'absence de liaison une étincelle va claquer dans la maison, ce qui fera exploser la maison.
[00:25:58] Il ne s'est rien passé de spécial, je vais maintenant défaire la liaison.
[00:26:06] Ça maintenant c’est l'équivalent d'un paratonnerre mal installé et on refait l'expérience. [00:26:40] Voilà, alors comment maintenant, un nuage se charge électriquement. Lorsqu'on marche sur une moquette. Au départ, on est neutre autant de plus que de moins. Mes chaussures sont neutres, autant plus que de moins. La moquette est neutre, autant plus que de moins. Mais pendant que je marche sur la moquette avec les chaussures, j’arrache des moins, des électrons à la moquette. Typiquement, quand on marche sur une moquette, on arrache quelque chose comme 1 000 milliards d'électrons à la moquette. Ces mille milliards d'électrons arrachés à la moquette font que elle, elle devient plus, moi qui les ai gagné, moi, je deviens chargé négativement. Je me balade quelque temps avec trop de moins sur le corps. Je touche une poignée de porte, je serre la main quelqu'un, je fais la bise à quelqu'un et ce trop de moins fiche le camp. Et ça fait une toute petite étincelle d'un ou deux mm de long. D'ailleurs, la longueur d'une étincelle permet de savoir à quel voltage on est. Il faut grosso modo compter 1000 volts par millimètre.
[00:27:29] Maintenant, dans un nuage orageux, qu'est ce qui se passe? À peu près la même chose dans les grandes lignes. Les nuages orageux sont des nuages extrêmement épais qui font facilement 10 km d’épaisseur, on appelle ça des cumulonimbus. La base de ces nuages se trouve à peu près à 2 kilomètres d'altitude. Le sommet à 12, 13, parfois 15 km d'altitude. En bas il fait plutôt chaud, en haut il fait plutôt froid. L'air chaud monte. Mais cet air chaud, en montant, il va transporter avec lui des gouttelettes d'eau, ces gouttelettes d'eau qui sont neutres montent, montent, montent. Et plus on monte, plus il fait froid et il arrive un moment où les gouttelettes d'eau gèlent. On obtient du coup des glaçons. Ces glaçons se mettent ensuite à descendre. Et donc, si on regarde le nuage orageux, le cumulonimbus, on verra que dedans, il y a des gouttelettes d'eau neutres qui montent et des glaçons neutres qui descendent. Eh bien, les glaçons, pendant qui descendent, ils vont frotter contre les gouttelettes d'eau qui montent et durant les frottements, les glaçons vont arracher des moins haut gouttelettes d'eau. Les gouttelettes d’eau perdent des moins deviennent plus, comme elle montre le haut du nuage, devient plus, les glaçons arrachent des moins et deviennent moins. Et comme ils descendent, la base du nuage devient chargée fortement négativement.
[00:28:30] Lorsque la base du nuage atteint 300, 400, 500 millions de volts. Parfois le milliard de volts. À ce moment là, une étincelle claque entre la base du nuage et le sol. Quant aux charges positives qui étaient au sommet du nuage, ils vont se perdre dans les hautes couches de l'atmosphère. Ce qui fait que si on regarde le globe terrestre dans sa totalité, c'est à dire le sol et l'atmosphère. On voit que la terre sous nos pieds, la partie solide est très fortement chargée négativement et les hautes couches de l'atmosphère très fortement chargées positivement. Et entre les deux, il y a quelque chose comme justement 300.000 volts et on a 300.000 volts, non pas sur quelques dizaines de centimètres. On n'a pas 300.000 volts sur 12 mètres d'air. On a 300.000 volts sur plusieurs dizaines de kilomètres d'air. Voilà
[00:29:15] on va maintenant revenir à cette expérience qui se trouve ici avec la sphère. Pour regarder ce qui se passe avec ce qu'on appelle la grêle électrostatique.
[00:29:30] Je vais maintenant placer à l'intérieur de cette enceinte sur le plateau, je vais placer des boulettes, des boulettes en polystyrène. Les voici. Lorsque je vais charger la sphère qui est ici, lorsque je vais la charger négativement, la sphère négative va repousser une partie des moins une partie des électrons qui appartiennent au plateau. Ça va les repousser vers le bas. C'est comme ça que le Plateau se charge positivement. Mais si le Plateau réussit à perdre des moins, c'est bien parce que le plateau conduit l'électricité. Des électrons peuvent se déplacer dans le métal. Mais les boulettes étant en polystyrène, le polystyrène étant un isolant électrique sous l'influence de la sphère négative les boulettes, elles, voudront perdre une partie de leurs moins, mais elles ne pourront pas si bien que les boulettes vont malgré tout rester neutres.
[00:30:20] On aura donc des boulettes neutres en polystyrène sur un plateau positif et au voisinage d’une boule négative. Les boulettes étant neutres, elles ne seront ni attirées, ni repoussées, ni par le plateau, ni par la boule. Il va rien se passer, ou presque rien, parce qu'il peut arriver qu'une ou deux boulettes, leur surface conduisent très légèrement l'électricité. Il est possible qu'il y en ait quelques unes qui bougent très légèrement. Je ne vais pas augmenter la tension très haut. Ça va monter à 40.000 volts environ. On va déjà regarder ça.
[00:30:54] Voilà, j'ai porté la sphère à 40.000 volts et on voit à peine une boulette décoller. Elle monte et elle touche d’ailleurs elle reste collée à la sphère. Ça y est, elle est tombée. Ça veut dire qu'elle a ramassé malgré tout des moins. Elle doit conduire un tout petit peu l'électricité en surface. Elle en a ramassé ensuite elle a été repoussée. Elle est redescendue.
[00:31:15] Je coupe la tension et cette fois, je vais recommencer, mais je vais rendre ces boulettes conductrices sur leur surface simplement les aspergeant avec un peu d'eau.
[00:31:38] Comme la surface de ces boulettes a été rendue conductrice, elles aussi, comme le plateau, elles pourront perdre des moins pour devenir plus et donc à ce moment là, on aura des boulettes positives sur un plateau positif. Le plateau plus va donc les pousser vers le haut puisque les charges électriques de même signe se repoussent. Et puis, ces boulettes positives seront aussi attirées par la boule négative. Elles vont monter positivement. Elles vont toucher la boule. Elles seront violemment repoussées, elles vont descendre et ainsi de suite. Et puis, ce qui va aussi nous intéresser, c'est de voir comment une boulette après avoir touché la boule va s'en aller si elle touche, par exemple, la boule ici. Est ce qu'elle va quitter la boule comme ça? Comme ça, comme ça? De quelle manière les boulettes vont s'éloigner de la boule? [00:32:24]
[00:32:38] On voit bien, ça marche beaucoup mieux maintenant, mais à mesure que le temps passe, cette eau qui est sur les boulettes va progressivement s'évaporer et leur agitation va progressivement diminuer. [00:32:50]
[00:33:04] Je l'ai déjà dit, mais je vais redire, le plateau en ce moment et neutre autant de plus que de moins, mais grâce à la machine, on va déposer sur le plateau des électrons supplémentaires. Mais il faudrait peut être qu'on s'intéresse au nombre de ces électrons supplémentaires qu'on va mettre dessus et à la fraction le pourcentage que ça représente par rapport à tous les moins qui sont déjà ici. Afin que le plateau soit 350.000 volts, combien d'électrons faut il mettre dessus en plus? La réponse va peut être surprendre parce que je vais dire que d'une part, ce nombre est ridiculement faible. D'autre part, je vais dire que ce nombre vaut quelque chose comme 100 000 milliards. Mais il faut se dire que 100 000 milliards d'électrons, c'est franchement rien du tout. Pour vous donner une idée. Qu'est ce qu'on peut faire avec 100 000 milliards d'électrons?
[00:33:58] Si je prends une toute petite lampe de poche qu'on alimente avec n'importe quelle pile banale, je prends 100 000 milliards d'électrons. Et pendant combien de temps je vais ici alimenter cette toute petite lampe de poche avec les cent mille milliards d'électrons. La réponse est à peine une toute petite fraction de seconde. Parce qu'effectivement, cent mille milliards, c'est rien du tout. Dès l'instant où l'élément d'une toute petite lampe de poche, ne serait ce que pendant une seconde, le nombre d'électrons en jeu dépasse très, très, très, très largement les cent mille milliards d'ici. Ça tourne autour de plusieurs milliards de milliards. Donc, il faut bien être conscient que dans cette salle, le nombre d'électrons qui est en jeu est extrêmement faible. Bon, maintenant, cela dit, on va passer à l'expérience suivante je vais demander à une personne dans l'auditoire de bien vouloir venir ici pour qu'on passe à l'expérience des cheveux qui se dressent sur la tête.
[00:34:53] Il faudra retirer les chaussures et puis si jamais, montre, appareil électronique, rien de tout ça? Pas de téléphone portable? ok. Alors il faut, il faudra venir ici. Il va falloir monter sur le plateau par les plots. Voilà. Elle est neutre. Le plateau est neutre. Elle aussi, elle est faite de charges électriques positives et négatives, autant de plus que de moins 10 puissance 28 électrons, charge négative et 10 puissance 28 protons, charge positive neutre. On va rompre cette neutralité grâce à la machine qui va déposer un tout petit peu d'électrons supplémentaires; cent mille milliards d'électrons de plus sur ton corps.
[00:35:38] Les cheveux vont se dresser sur la tête parce qu'ils seront repoussés par la tête négative. Et entre eux aussi, ils vont se repousser parce qu'ils seront eux mêmes tous négatifs, les cheveux conduisent un peu quand même l’électricité, ils pourront se charger pour se dresser. S'il y a des cheveux qui passent derrière les oreilles, il vaut mieux que ça passe sur les oreilles, pas derrière pour les libérer. Et puis, il n'y a pas de d'élastique ou de barrette qui retient les cheveux, non? A un moment, je te demanderais de sortir la pointe qui se trouve ici. Il faudra la déloger. Tu la tiendra dans la main gauche et avec la pointe, tu viseras mes pieds. Et moi, cette pointe là sera négative. Moi, j'aurais ici une pointe reliée à la terre. Elle, ici, elle est neutre, mais lorsque je l’approcherais de la tienne, qui est négative, elle va perdre une partie de ces moins, elle va se transformer en une pointe positive.
[00:36:30] Et puis, plus ici, moins là bas, quelque chose comme 300.000 volts entre les deux, lorsque la distance entre les deux sera suffisamment faible, une étincelle va claquer. Tu vas rien sentir. Ça fait du bruit, mais rien de plus.
[00:36:44] Bon, ben, on y va les bras le long du corps pour le moment.
[00:36:50] Voilà, je tourne le bouton, j'applique la tension. Les cheveux vont commencer à se dresser sur la tête, il faudrait secouer un peu la tête. Un peu plus fort. Encore, oui. Tu peux poser la main sur la rambarde si tu veux. Alors voilà, voilà, voilà, voilà très bien, très bien c’est bon, c'est bon, ça suffit. Les deux mains sur la rambarde, voilà, voilà, tout va bien?
[00:37:22] Oui, tu peux essayer de dégager les cheveux si tu veux un peu. Voilà. Oui, c'est bien . Non, c'est bien, c'est bien. Bon, bien maintenant, je vais te demander de prendre la pointe qui est là bas. Voilà, tu vises mes pieds avec la pointe et on y va. Ça fera pas mal. J'y vais, un, deux. Oui, tu peux, tu peux. [00:37:47]
[00:37:56] On peut noter deux choses; le fait que à mesure que la longueur des étincelles diminue, les cheveux retombent et deuxièmement, à mesure que la longueur des étincelles diminue, le voltage là bas diminue, la tension diminue. [00:38:09]
[00:38:20] Donc, en quelque sorte, la position des cheveux renseigne sur le voltage. Bon, tu peux remettre la pointe à sa place et maintenant je vais te demander de tendre les deux bras comme ça, tu vas pas les tendre vers moi, mais vers. Alors voilà. Alors remets les bras le long du corps. Ici, on a affaire à un tube en verre sur lequel on a fixé une série de pastilles métalliques. Ces pastilles ne se touchent pas. Entre une pastille et la suivante, il y a un petit espace de 2 ou 3 mm qui les sépare. Et, quand je te demanderais, tu mettra les deux bras comme ça, les doigts sont pointus, par les pointes de tes doigts, l'air ici va devenir conducteur et des décharges électriques vont fuir. Ces charges vont venir se déposer ici, ce qui provoquera des étincelles.
[00:39:16] Vas y, pointe les doigts vers cet ensemble.
[00:39:23] Remets les bras le long du corps. Relève une nouvelle fois pour qu'on soit sûr que c'est bien toi qui fait ça
[00:39:30] voilà très bien. Maintenant, je vais fermer la cage sur toi.
[00:39:45] Et on va voir que lorsque la cage se referme sur elle à cet instant là, les cheveux vont retomber pour pendre verticalement. On peut aussi noter que sur la cage, on a accroché deux feuilles en alu, une à l’extérieur, une autre à l'intérieur et on voit que la feuille extérieure est repoussée par la cage, celle qui est dedans pend verticalement. Tu peux te recoiffer normalement. [00:40:11] En fait, pour elle dans la cage. Tout se passe comme si la cage n'était pas chargée. Elle, elle se trouve dans un environnement où elle ne se rend compte de rien. Je sais pas si tu peux confirmer ça? Rien de spécial. Les cheveux sont normal. Maintenant, je vais te demander de poser une main sur la cage, mais avant. Juste pour être convaincu que la cage est bien à 300.000 volts par rapport à la Terre.
[00:40:42] Le fait qu'il y ait des étincelles prouve que la cage n'est pas au même voltage que la pointe qui se trouve ici et compte tenu de la longueur des étincelles. Il y a une différence de 350.000 volts, si on prend la terre comme étant notre référence. On dirait que la cage est à 350.000 volts. Mais ce qui compte, ce sont les différences. La différence de potentiel, comme on dit entre la cage et la pointe, c'est 350.000 volts.
[00:41:11] Maintenant, on va voir. Que vaut cette différence de potentiel entre elle et la cage? Pose la main sur la cage. Bien à plat. Et on n'a pas vu d'étincelles, ça veut dire qu'il n'y a pas de différence de potentiel entre elle et la cage. Je dirais tout à l’heure pourquoi comme la cage, elle est elle-même à 350.000 volts. Garde la main sur la cage. Je vais maintenant faire des étincelles sur la cage. Ça fera pas mal.
[00:41:45] Maintenant, je vais faire des étincelles, mais au niveau de la main, tu vas rien sentir. J'y vais, un, deux et trois.
[00:42:00] La cage constitue une protection. Le fait qu'elle touche la cage et il n'y a pas d'étincelles entre sa main et la cage prouve qu'il n'y a pas de différence de potentiel entre elle et la cage. La différence de potentiel est zéro si on préfère. Maintenant tu vas, je vais te demander de sortir la main pour toucher la face extérieure de la cage. Vas y, par l'ouverture qui est entre les deux moitiés. Alors sa main est à 350.000 volts. La cage est trop 350.000 volts, sort la main, touche la face extérieure ou replie les doigts pour toucher la face extérieure.
[00:42:38] Non, non, ça fait pas mal. Vas y, touche, touche. Voilà, rien du tout. Encore une fois, parce qu'il n'y a pas de différence de potentiel entre elle et la cage. Ta main est à 350.000 volts, la cage est à 350.000 volts, peu importe que tu touches la face intérieure ou l’extérieur de la cage, il n'y a pas de différence de potentiel entre la cage et toi. Tu peux re-rentrer la main. Je vais maintenant ouvrir la cage. Les cheveux vont se redresser sur la tête et ensuite je donnerai quelques explications.
[00:43:10] Les bras le long du corps. Allez, je coupe la tension. Pour dire maintenant quelques mots concernant le potentiel ou le voltage. Qu'est ce que ça représente au juste? Le voltage dit, d’abord une chose ça c’est important, le voltage est une propriété de lieu, c'est un endroit qui est à 0 volts ou 300.000 volts ou 500 000 volts.
[00:43:51] Le voltage dit qu'elle est l'énergie qu'il faut dépenser pour mettre en ce lieu une unité de charge. Alors, l'unité de charge, ce n'est pas un électron. C'est ce qu'on appelle en physique le coulomb. Un coulomb, ça correspond à 6 milliards de milliards d'électrons environ. Donc, le voltage dit la chose suivante; quelle est l'énergie qui se mesure en joules. Quelle est l'énergie que je dois dépenser pour mettre en un lieu un coulomb de charge, 6 milliards de milliards d'électrons .
[00:44:22] Alors, au départ, quand ici, c'est neutre, il n'y a pas d'effort à faire pour déposer là dessus un coulomb de charge, mais une fois que cet ensemble est déjà chargé, c'est déjà chargé négativement, si je ramasse un Coulomb de charge au loin et si j'ai envie de déposer ce Coulomb sur ce lieu, eh bien je vais ressentir une répulsion de la part du plateau. Donc, il va falloir que j'arrive à vaincre cette répulsion que je subis. Il va falloir que je dépense de l’énergie. Avec beaucoup d’efforts, je vais réussir à déposer un Coulomb de charge ici et si le plateau est à 350 volts, ça veut dire que ça, ça m'a coûté 350 000 joules. C'est ça que ça veut dire les Volt.
[00:45:06] Maintenant, je vais fermer la cage un instant sur toi et on va voir pourquoi toi qui est à l'intérieur de la cage alors que tes cheveux ne sont pas dressés sur ta tête. Pourquoi toi aussi tu es à 350.000 volts comme la cage. Supposons que la cage soit chargée à 350 000 volts. Ça veut dire que si je prends un coulomb de charge au loin et je veux déposer ce coulomb de charge sur la cage, ça va me coûter de l'énergie. Maintenant, supposons que je n'ai pas envie de mettre ce coulomb de charge sur la cage. J'ai envie de mettre ce coulomb de charge sur toi qui est à l'intérieur. Est ce que ça va vous coûter de l'énergie? La réponse à cette question est évidemment que ça va me coûter de l'énergie puisque pour mettre ce que coulomb de charge sur toi, il va déjà falloir que je me rapproche de la cage. Donc ça m’aura au moins, ça aura au moins coûté cette énergie là. Je suis arrivé avec un coulomb de charge jusqu'ici en sueur. J'arrive ici et j'effectue un pas en avant pour déposer ce coulomb sur toi.
[00:46:00] Bon, la question est, une fois que je serai dans la cage, est ce que ça va me coûter encore un peu d'énergie pour poser sur toi ou non? A partir du moment où je serais dans la cage, derrière moi, il y a des charges électriques qui me poussent vers l’avant, devant moi, il y en a d'autres qui me poussent vers l’arrière, et les forces que je vais subir dans ce sens et dans l'autre sens vont se compenser. Ce qui fait que l'effort qu'il faut que je fasse pour mettre le Coulomb de charge sur toi est égal à l'effort que je dois faire pour poser le Coulomb de charge ici, donc, t'es au même voltage que la cage. Et le raisonnement que je viens de faire te concernant concerne n'importe quel point à l'intérieur de la cage. Ça veut dire qu'entre le bout de ton nez et 10 cm devant le bout de ton nez et au dessus de sa tête, ce point là, il est à 350 000 volts aussi. Donc, il n'y a pas de différence de potentiel entre n'importe quel 2 points pris à l'intérieur de la cage. Et c'est pour ça que les cheveux pendent verticalement.
[00:47:02] Je vais maintenant rouvrir la cage et on va faire une autre expérience.
[00:47:20] Voici une bougie. On va la placer ici. Voici un briquet, je vais te demander d'allumer la bougie avec le briquet. On l'a vu à plusieurs reprises tout à l'heure lorsqu'on a affaire à une pointe chargée, l’air au voisinage, d’une pointe chargée, devient conducteur et de ce fait, si la pointe la pointe, ce sera le petit doigt de ta main droite, mettons, le doigt sera chargé négativement c'est pointu et l'air ici au niveau du doigt va devenir conducteur, il va y avoir des fuites de charge par les doigts. Ça va provoquer ce qu'on appelle un vent électrique. Ce vent électrique va souffler la flamme, mais pour qu'avec ton doigt, tu arrives vraiment à souffler la flamme, si mon pouce est la flamme, il ne faudrait pas que tu approches ton doigt par dessus ni sur le côté, mais plutôt par en dessous. Il faut considérer que comme si par le doigt, il y avait un jet d'air qui sortait, on cherchait à souffler la flamme par en dessous.
[00:48:19] Donc montre moi comment tu comptes faire le geste, je te dirai si c'est bon, voilà, mais vise la base de la flamme. Voilà, voilà. Comme ça, tu peux remettre les bras le long du corps et je te demander de faire le geste quand je te dirai. [00:48:30]
[00:48:45] Allez, vas-y. Magnifique. Super! Voilà, le vent électrique a éteint la flamme. Ne bouge pas de là où tu es. On va faire une autre expérience, je vais te passer. Ce tube fluo. Et je déplace le bras sur le dispositif qui est ici. On a une sphère, sur la sphère, on a fixé des tiges, ses tiges se terminent en pointe et on vient de le dire à plusieurs reprises depuis le début de l'exposé. L'air au voisinage d'une pointe chargée devient un bon conducteur d'électricité, ce qui fait qu'il va y avoir des fuites. On vient de voir les fuites qui ont provoqué ce vent électrique qui a éteint la flamme.,Et bien par l'extrémité pointue ici, il y a, Il y aura également des fuites.
[00:49:45] Ces fuites de charge négative depuis les pointes, vont rendre l'air qui est ici chargé négativement. Air Négatif, pointes négatives, moins, moins ça se pousse. L'air va pousser les pointes, ce qui va mettre en rotation le tourniquet. Ce sera l'équivalent d'un moteur électrostatique, mais les pointes vont aussi pousser l'air. Ça fera un peu de vent ici aussi. Je ferai deux expériences. Premièrement, je me mettrai ici une main sur la rambarde, sous l'influence du tourniquet négatif, je vais perdre une partie de mes propres moins, une toute petite fraction de mes moins qui vont aller dans la terre. Donc je vais me charger positivement. J’ approcherait alors mon doigt positif du tourniquet et on verra des lueurs apparaître à l'extrémité de mon doigt.
Si je m'approche trop près, ça fera une étincelle que j'éviterais. En revanche, je pourrais faire la même chose avec cette pointe et à ce moment là, on verra qu'à chaque fois qu'une étincelle claque ici, le tube que tu tiens dans la main s'allume! [00:50:40]
[00:50:45] Je réduit l'éclairage dans la salle.
[00:51:10] Bon, je vais approcher du tourniquet. Ici je suis neutre, je pose une main sur la rambarde, le tourniquet est loin. Bon, j'ai peut être perdu quand même une petite partie de mes électrons dans la rambarde dans la terre. Je suis un petit peu positif, mais je suis davantage positif, encore plus plus, encore plus plus. À chaque fois que je fais un pas en avant, je perd encore un petit paquet d'électrons dans la terre et je deviens de plus en plus positif. Et il va arriver un moment où je serai tellement positif que l'air au voisinage de mon doigt pointu va devenir conducteur. Et ça va se traduire par cette lueur qui vient d'apparaître à l'instant.
[00:51:50] On appelle ça des aigrettes ou bien un feu de Saint-Elme. Je vous ferais remarquer que ces lueurs apparaissent soit à l'extrémité de mes doigts ou au niveau des phalanges, là où c'est pointu, justement. Bon, je vais maintenant prendre cette pointe. Elle remplace mon doigt. On voit la même chose et ça va me permettre de faire des étincelles. Et on va voir qu'à chaque étincelle, le tube que tu tiens dans la main s'allume. J'y vais. [00:52:21]
[00:52:25] Tiens le tube par une extrémité, par la base, part le bas ce serait bien et peut être même que si tu tiens, voilà bien à la verticale, voilà, très bien, j'y vais.
[00:52:55] Puisqu'à chaque étincelle, le tube s'allume, ça veut dire qu'à chaque fois qu’il y a une étincelle, il y a une différence de potentiel qui apparaît entre les deux extrémités du tube qui permet au tube de s'allumer.
[00:53:10] Je coupe un instant et je peux montrer cette même expérience avec le tube encore autrement, tu peux me le passer, ça risque de faire une petite étincelle. Voilà, on va bien voir maintenant cette différence de potentiel aux extrémités du tube. Je remets le tourniquet en route et regardez, je prends le tube, je tiens le tube dans ma main et je me place ici. Voilà. Là, c'est clair, la rambarde est reliée à la terre, zéro volt, ici, entre cette extrémité et l'autre, il y a une différence de potentiel suffisante pour permettre aux tubes de s'allumer. [00:53:50]
[00:54:05] Je remets l'éclairage. Eh bien voilà, merci beaucoup, tu peux descendre.
[00:54:25] Avant de finir juste deux mots, deux points importants. Premièrement, j'ai dit à plusieurs reprises au cours de l'exposé que lorsqu'on marche sur une moquette avec les chaussures, on arrache des électrons à la moquette. Lorsque les gouttelettes comptent les glaçons, des glaçons arrachent des électrons gouttelettes. Mais le mécanisme par lequel il y a transfert de charges lorsque deux corps qui ne sont pas de même nature frottent l'un contre l'autre. Le mécanisme intime, c'est quelque chose qui n'est pas entièrement compris de manière tout à fait satisfaisante. Il y a encore beaucoup de recherches qui se déroulent dans ce domaine. C'est pour dire que même si l’électrostatique est un, ces phénomènes électrostatiques plutôt, sont connus depuis très longtemps, malgré tout, il y a encore des choses à comprendre là dedans. L'électronique est loin d'être un domaine de la recherche qui est qui est morte. C'est une science encore vivante. Il y a beaucoup de choses qu'on ne comprend toujours pas à ce niveau là.
[00:55:20] Le deuxième point très important sur lequel j'aimerais insister un peu, c'est le fait que je l'ai dit en début d’exposé, l'électrostatique ne se résume pas seulement aux expériences qu'on a vu dans cette salle. La matière étant faite de charges électriques, dans mon doigt, il y a des électrons, il y a des protons, ces attractions et ces répulsions qui ont lieu entre les électrons, entre les protons, etc. Ces interactions là mettent en jeu des forces électrostatiques. On sait depuis une centaine d'années que l'atome est fait de la manière suivante une partie centrale électriquement positive, c’est là où il y a les protons et autour, au loin, à l'échelle atomique, bien sûr, très au loin, on trouve des électrons. En raison de cette structure atomique à la surface de toutes choses, il y a des électrons.
[00:56:01] Donc, si on regarde la rambarde ici, la première couche d'atomes sur cette rambarde, si on descend de haut en bas lorsqu'on va rencontrer la première couche atomique, on va d'abord rencontrer les électrons. Et en surface de toutes choses, c'est comme ça à la surface. Il y a toujours des électrons, si bien que lorsque j'approche la pointe de la rambarde, lorsque la distance entre les deux devient vraiment très faible, les électrons d'ici se rapprochent de ceux d'ici et il arrive un moment où la pointe est tellement près de la rambarde que les électrons d'ici ne peuvent pas toucher ceux d'ici. La répulsion électrostatique entre les électrons d'ici et ceux d'ici est telle que, quoi que je fasse, je ne pourrais pas faire en sorte que la pointe touche la rambarde. En ce moment, strictement parlant, si on se mettait à l'échelle atomique électronique, on verrait que les deux ne se touchent pas parce que la force de répulsion est colossale. Je disais tout à l'heure que a une distance d'un millionième de millionième de millimètre deux électrons se repoussent extrêmement violemment pour empêcher celui ci d'être éjecté, il faut mettre dessus 5 kilos,
[00:57:00] mais lorsque j'approche la pointe de la rambarde, il y a combien d'électrons d'ici qui se rapprochent de combien? Si c'était un contre un, 5 kilos, je peux 2 contre 2, 3 contre 3, 10 contre 10 d’accord, j’arriverai encore. Mais quand je fais ça, il y a des milliards d'électrons d'ici qui s'approchent de milliards d’autres et il est totalement exclu que j'arrive à mettre en contact véritablement la pointe avec la rambarde. Ce qui veut dire que la boule de pétanque ne touche pas les boules de pétanque. Le marteau ne touche pas le clou parce que la boule de pétanque se rapproche très, très près de l'eau de boules de pétanque. Eh bien, la répulsion électrostatique fait que, avant même qu'il y ait eu contact au sens habituel du terme, l'autre boule de pétanque fichent le camp, déjà. Donc, c'est ça aussi électrostatique. Et on peut dire que à notre échelle, si un phénomène ne relève pas de la gravitation, c'est à dire la chute des corps, un objet qui tombe si ça ne relève pas de la gravitation. C'est que ça relève de phénomènes électrostatiques ou peut être électriques de manière plus générale.
[00:57:58] Eh bien voilà, je vais m'arrêter là, je vais vous laisser, je revoir et bonne suite de visite.
[00:58:02]
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