Les Étincelles du Palais de la découverte
La médiation scientifique
Découvrez le futur Palais
En 1937, Paris accueille l’Exposition internationale sur le thème "Arts et Techniques appliquées à la Vie moderne". Selon Edmond Labbé, nommé commissaire général, "le Beau et l’Utile doivent être indissolublement liés". Cet événement entend également démontrer, que l’union de l’art et la technique véhiculent un message de paix dans un environnement international tendu. Le Palais de la découverte naît de ce contexte et de l’idée que la science est source du progrès humain.
Jean Perrin reprend l’avant-projet d’un musée scientifique proposé par André Léveillé (premier directeur du Palais), et inaugure, le 24 mai 1937 dans l’aile ouest du Grand Palais, l’exposition temporaire éponyme. Il concrétise son ambition et crée ainsi un musée de science unique au monde en popularisant auprès du plus grand nombre la recherche fondamentale et ses méthodes selon une expression qui lui est chère "la science en train de se faire". Cette volonté didactique s’exprime à l’aide d'installations spectaculaires, telle la gigantesque machine électrostatique et de multiples expériences animées par des "démonstrateurs"…
La science ne peut être montrée que dans un écrin résolument moderne. "Tous les pauvres enchevêtrements de femmes aux seins abondants et de feuillage tarabiscoté ont fait place à une sobre et solide architecture". Un coffrage en contreplaqué, stuc et vélum encadrera longtemps la façade mais aussi les ornements classiques, les escaliers monumentaux des halls latéraux et l’intérieur du Palais d’Antin. Tous les éléments obstruant la structure d’origine disparaissent à la fin des années 80.
Albert Lebrun, Président de la République, visite le Palais de la découverte, le 21 juillet 1937. Charles Victor Mauguin (à gauche), responsable de la cristallographie, lui montre la maquette d’un fragment de sel de cuisine grossi 400 millions de fois, en présence de Jean Perrin (à droite).
Fort de son succès (2 293 252 visiteurs en 6 mois), le Palais rouvre à titre permanent le 11 juillet 1938 et présente ses sections de mathématiques, d’astronomie, de physique, de chimie, de biologie et de médecine. Le public retrouve des "démonstrateurs" qui réalisent près de 400 expériences en direct telles qu’elles se pratiquent en laboratoire. Un pari réussi pour celui qui ambitionne de montrer "l’extraordinaire progrès de la science" et sa part déterminante dans la civilisation.
Le samedi 26 mars 1938, Jean Perrin s’adresse aux membres du personnel du Palais de la découverte et les remercie notamment du "dévouement constant qu'ils manifestent dans ce Palais". © INA Durée de l'enregistrement : 2 min 25
Applaudissements des spectateurs. Jean Perrin : Eh bien Messieurs, je devrais dire chers camarades. Je suis infiniment touché par votre démarche. Vous avez choisi pour l'exprimer un interprète aimable plus éloquent que je ne le serai et je l’en remercie également et je voudrais vous dire combien j'ai été ému par le dévouement constant que vous manifestez dans ce Palais. Vous savez que notre grand destin, un de nos grands destins, un des buts par lesquels nous avons l'attention fixée, c'est de développer dans le peuple qui se presse devant vous éventuellement des vocations qui pourront faire éclore des physiciens comme Faraday, des chimistes ou des biologistes comme Pasteur et par la même bouleverser les conditions de civilisation et rendre la (...), moins incertaine, plus heureuse et plus élevée de toute façon grâce aux loisirs qui résultera pour tous des possibilités élargies. Eh bien votre tâche à cet égard est très grande, parce que c'est vous qui êtes intermédiaire direct entre la découverte dans le passé, ou dans le présent, et les gens qui se pressent devant vous un peu avec la même émotion sacrée qu'ont les religieux qui pénètrent dans une église. Pour tout cela, je vous remercie. Naturellement nous parlions des difficultés matérielles, il y a des choses, quelles que soient vos conditions matérielles que vous auriez pu réaliser, il y a des choses qui ne se payent pas avec des conditions matérielles, c'est précisément, je pense, de sentir que nous sommes tous en quelque sorte des soldats d'un même idéal, nous travaillons vers le même but et après naturellement il faut bien que nous arrivions à en vivre. Ici je suis obligé de me maintenir dans le vague. Voici longtemps (...) que nous avons pensé à améliorer un peu la situation malgré nos crédits qui n'ont pas augmenté. J’ai récemment fait une démarche qui devrait vous permettre malgré (…), qui devrait nous permettre d'élever un peu avec un certain rappel le traitement, que je sais bien insuffisant, que vous avez.