MA R I E
PA S T EUR
Marie Laurent est née en 1826 à Clermont-Ferrand où son père, Aristide
Laurent, a été nommé professeur. Sa sœur aînée, Célie, épousera Charles-
Marie Zévort, qui deviendra un collaborateur de Jules Ferry. Sa jeune sœur,
Amélie, aura pour mari Joseph-Adrien Loir, futur doyen de la faculté des
sciences de Lyon ; un de leurs fils, Adrien Loir, sera le «préparateur » de
Pasteur, avant de fonder l’institut Pasteur de Tunis. Quand Marie rencontre
et épouse Pasteur à Strasbourg en 1849, celui-ci n’est encore que professeur
de physique et de chimie alors qu’Aristide Laurent est devenu le recteur
de l’université. Intelligente, élevée dans un milieu intellectuel, elle se passionne
immédiatement pour les recherches de son mari et se met à son service
en écartant de lui les soucis matériels. Elle deviendra peu à peu, de façon
informelle, sa secrétaire, sa comptable et ce qu’on appellerait aujourd’hui
sa conseillère en communication et son attachée de presse. Discrète autant
qu’autoritaire, il lui arrive, dans le souci de leur réussite commune, de prendre
des initiatives personnelles. Elle est partagée entre son «service» auprès
d’un mari qu’elle voudrait suivre dans ses multiples déplacements et ses
devoirs de mère auprès de ses cinq enfants. Elle vit avec un grand courage
la mort de trois de ses quatre filles. Très pieuse, femme d’ordre et de devoir,
elle choisit néanmoins ses meilleures amies parmi les rares femmes ayant
une profession plutôt qu’au sein des milieux plus prestigieux qu’elle a l’occasion
de fréquenter. Positive, gaie et solide, elle est pour Pasteur, fragile et malade,
un précieux soutien. Après la mort de son mari, elle devient la figure tutélaire
de l’Institut Pasteur. Attachée à la maison d’Arbois, elle y meurt à 84 ans, en 1910.
Marie Pasteur,
née Laurent,
dessinée par
sa cousine
Adèle Laurent,
vers 1854.