PASTEUR, CHIMISTE
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LE CONTEXTE
SCIENTIFIQUE
Pasteur lance ses investi-
gations sur les acides tartriques immédiate-
ment après ses thèses, soutenues en 1847. En
ce milieu du
XIX e
siècle, les notions d ’ atome
et de molécule ne sont pas encore parfai-
tement conceptualisées. Et il n ’ est pas aisé
aujourd’ hui d’ imaginer comment un chimiste
concevait la matière à l ’ époque: on serait sans
doute assez proche de la réalité en avançant
qu ’ elle est perçue comme une sorte de pâte
à modeler informe à laquelle on affecte – on
pourrait dire on ajoute – des qualités ou des
propriétés. On passerait ainsi d ’ une sub-
stance à l ’ autre comme d’ une boule de pâte à
modeler jaune à une boule verte en ajoutant
et en mêlant de la pâte à modeler bleue. Peu
de chimistes imaginent la matière comme dis-
continue, faite de plein – les molécules – et de
vide. Et on est très loin de notre représenta-
tion moderne qui nous fait voir les molécules
construites atome par atome, un peu comme
un jeu de Lego.
La matière au début du
XIX e
siècle
est vue comme une pâte à modeler
et une transformation chimique
comme le mélange de deux pâtes
de couleurs différentes
(ici bleu et jaune) pour en donner
une troisième (ici verte).
Louis Pasteur élève
de l’École normale
supérieure, vers 1843.
Dessin de Charles
Lebayle (1856-1898).
Représentation moderne
de la molécule d’alcool
éthylique.
Les boules représentent
les atomes, reliées par
des cylindres figurant
les liaisons.
