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QUAND ON VIENT DES INVALIDES
vers la place de Breteuil à Paris, Pasteur
s’aperçoit de loin. Le savant trône sur un
monument édifié par le sculpteur Falguière
en 1904. Trois bas-reliefs évoquent son
œuvre scientifique de façon bucolique :
des moutons, un vacher, des vignes ; sur
l’un d’eux, en face d’une mère tenant sa fille
dans ses bras, la Camarde laisse échapper
sa faux. Le sens est clair : Pasteur a vaincu
la Mort. Mais comment ?
En 2017, la rue du Docteur-Roux où s’élève
l’Institut Pasteur apporte la réponse.
Une série de posters accrochés aux grilles
du bâtiment projette des images, au fort
grossissement, des nouveaux monstres :
virus du Sida, Ebola, Zika, auxquels
s’affrontent les chercheurs de l’institut
pour en faire autant de vaccins. Ce sont les
vaccins qui font le lien entre le passé et le
présent. En 1881, Pasteur a donné au terme
de «vaccin», jusque-là réservé à la vaccine
de Jenner, son sens générique de microbe
transformé de main d’homme pour déjouer
les maladies, puis fondé en 1887 un institut
voué à l’étude des microbes d’hier,
d’aujourd’hui et de demain. Pourtant,
l’histoire de la vaccination a commencé
bien avant lui.
ET LES
VACCINS
PASTEUR
Anne-Marie MOULIN
Médecin et agrégée de philosophie,
CNRS
CHAPITRE 4