Édito

L’amour rend aveugle. Vrai ou faux ? Allons faire un tour du côté de la science, qui a des choses à nous dire sur le sujet. Découverte présente ainsi les données disponibles sur les phénomènes physiologiques à l’œuvre au cours de la relation amoureuse, les zones du cerveau activées et les hormones libérées. Avec cette question en toile de fond : est-il possible d’établir avec certitude les critères de l’attraction entre deux êtres et de la longévité d’un couple ? On en sait plus aujourd’hui que l’on ne croit sur les sentiments amoureux, même s’ils gardent une part inexpliquée. C’est le thème de l’exposition De l’amour, que le Palais de la découverte présente jusqu’au 30 août 2020. Réalisée en partenariat avec le Centre interfacultaire en sciences affectives de l’Université de Genève et en collaboration avec l’Institut national d’études démographiques, elle vous propose une exploration des territoires amoureux à l’heure des réseaux sociaux. Et pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, un bel ouvrage a été édité sur les « temps modernes » de l’amour, sous le titre De l’amour, fragments d’un discours scientifique.
Autre énigme proposée par la nature, en chimie, physique, biologie… : la chiralité, où une forme asymétrique est l’image dans un miroir d’une autre forme, dite énantiomorphe, sans être superposable à cette dernière, telles deux chaussures d’une même paire. Pourquoi l’une des deux formes peut-elle être parfois naturellement majoritaire par rapport à l’autre ou présenter des propriétés différentes ? Retour sur l’histoire de la chiralité, débutée par le chimiste René Just Haüy en 1801 avec la découverte de deux structures de quartz images miroirs l’une de l’autre, histoire que Louis Pasteur poursuivra quarante ans plus tard avec la caractérisation de l’acide paratartrique. Le Palais de la découverte a consacré à ce grand savant, vous vous en souvenez peut-être, une importante exposition en 2017-2018, qui est montrée jusqu’au mois de juillet à São Paulo, au Brésil. Un pays dont les liens avec l’Institut Pasteur, historiques – l’empereur Don Pedro II participa au financement de l’Institut Pasteur de Paris –, se prolongent avec la création récente d’une plateforme de recherche conjointe avec l’Université de São Paulo.
Les troubles de la vision concernent près d’une personne sur trois dans le monde, une proportion qui devrait croître avec le vieillissement de la population. Découverte a rendu visite à l’Institut de la vision. Créé en 2008 à Paris, il réunit chercheurs, médecins et industriels afin de faciliter le transfert aux patients des résultats de la recherche. Et si vous souhaitez mettre à l’épreuve votre sens de la vue, l’exposé Des illusions pour tromper le cerveau, au Palais de la découverte, vous en apprendra plus sur son fonctionnement et sur la façon dont il peut être leurré.

Bruno Maquart
Président d’Universcience – établissement public du Palais de la découverte et de la Cité des sciences et de l’industrie

Sommaire

par Hubert Desrues et Gaëlle Courty

Les entrailles ardentes des compagnons de glace
par William Polycarpe

La chiralité, une asymétrie à toutes les échelles
par Kamil Fadel

L’amour a ses raisons que le cerveau connaît bien
par Aurélie Massaux

Formes mathématiques
par Pierre Audin

L’Institut de la vision
De la recherche aux thérapies de pointe
par Jean-Philippe Bricka

Le Pavillon des sciences de Montbéliard (France)
par Sabine Collin

Chercher la lumière
par Lucie Barbier

Vous trouverez aussi dans le numéro print :
Curiosités célestes
Coups de cœur
Science en action