Édito

En ce début d’année 2025, une année aussi quantique (les Nations Unies l’ont déclarée Année internationale de la science et de la technologie quantiques) que mathématique (2025 est le carré de 45, quand la dernière année « carrée » remonte à 1936), Découverte s’intéresse… à la biologie, en explorant les télomères. Extrémités protectrices des chromosomes chez les Eucaryotes, ils jouent un rôle clé dans la préservation de l’intégrité de notre patrimoine génétique lors de la division cellulaire. Mais leur raccourcissement progressif au fil du temps, jusqu’à atteindre une taille minimale critique, conduit à la sénescence des cellules. Les télomères sont un passionnant sujet de recherche, d’autant que la télomérase, enzyme qui permet de conserver la taille des télomères au fil des divisions, est synthétisée par les cellules malades pour proliférer dans 90 % des cancers. Une meilleure compréhension des mécanismes à l’œuvre laisse ainsi espérer de nouvelles stratégies anticancéreuses.
Découverte montre ensuite comment les mathématiques peuvent contribuer à la décision publique, notamment dans le domaine environnemental.
L’exemple de la pollution de l’air dans les grandes villes, liée à la combustion d’énergies fossiles et aux émissions de particules, l’illustre bien : la modélisation permet en effet de cerner les répercussions de la pollution sur la santé publique. Les chercheurs sont ainsi à même d’établir, en partant de données toxicologiques et épidémiologiques, un lien entre la pollution de l’air et l’augmentation de la mortalité. La modélisation rend également possible l’estimation des bénéfices sanitaires attendus d’une réduction des émissions. Ces outils performants se révèlent dès lors d’une grande utilité dans le domaine de la réglementation comme dans celui de la prévention. Ils permettent de poser les termes scientifiques du débat collectif, un débat particulièrement vif, comme celui, par exemple, entourant le dispositif des Zones à Faibles Émissions mobilité.
À l’heure de la toute-puissance des réseaux sociaux, détenus par quelques-uns, Découverte revient sur les logiciels libres, héritiers de l’état d’esprit qui était celui des pionniers de l’informatique. En contradiction avec le paradigme dominant de la propriété intellectuelle, le monde du libre repose sur quatre libertés : celles d’utiliser, d’étudier, de partager et de modifier le code source. Favorisant la collaboration et l’innovation, le mouvement du logiciel libre a transformé durablement l’informatique ; il a inspiré d’autres domaines, comme celui de la création artistique ou de la recherche, avec des initiatives telles que les licences Creative Commons ou le libre accès (open access) à la littérature scientifique.
Enfin, Découverte vous emmène visiter le Musée Curie, à Paris. Installé dans l’ancien laboratoire de l’Institut du radium dirigé par Marie Curie, ce musée présente au public les découvertes majeures de la famille Curie, de la radioactivité à la radiothérapie.
Bonne lecture !

Bruno Maquart
Président d’Universcience – établissement public du Palais de la découverte et de la Cité des sciences et de l’industrie

Sommaire

  • Hommage

par Auteur

  • Sciences Actualités

par Adrien Denèle

  • TERRE & UNIVERS

Collision Inde-Asie
L’énigme des roches océaniques
par Olivier Coulon

  • VIVANT \ SANTÉ & ENVIRONNEMENT

Télomères, la toute fin utile
par Philippe Lavaivre

  • MATHÉMATIQUES

Formes mathématiques
par Marjolaine Lannes

Maths et santé publique
Modéliser l’impact de la pollution de l’air
par Marjolaine Lannes

  • SCIENCE EN SOCIÉTÉ

Le logiciel libre
par Jérôme Kirman

  • Regard sur...

Musée Curie (Paris, France)
par Noëlle Krajcman

Vous trouverez aussi dans le numéro print :
Curiosités célestes
Prix Nobel
Coups de cœur
Science en action