Les Étincelles du Palais de la découverte
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Santé / environnement
Des chercheurs du Muséum national d’histoire naturelle (Mnhn) ont démontré que certains composés fluorés, connus sous le nom de PFAS et déjà soupçonnés de contribuer au développement de cancers, augmenteraient le risque de sclérose en plaques (SEP). Présentant une bonne affinité pour le tissu adipeux, les PFAS sont capables de s'accumuler dans la gaine de myéline, perturbant ainsi cette enveloppe graisseuse qui entoure les neurones et assure la transmission du message nerveux. Cette observation a été faite à la suite d'expérimentations menées sur des souris et des têtards. Le lien avec la SEP réside dans le fait que, dans cette maladie neurodégénérative, la perte des capacités motrices et sensorielles est directement liée à la dégénérescence de la gaine de myéline. Pour les individus prédisposés, l’accumulation de PFAS dans la gaine de myéline pourrait accroître le risque de développer la sclérose en plaques. Il est essentiel de noter que la production des PFAS, utilisés pour imperméabiliser des tissus ou recouvrir des poêles antiadhésives, est interdite depuis 2020. Cependant, ces polluants dits éternels continuent de s'accumuler dans l'environnement. Marine Cygler. Pour en savoir plus : actualité du Mnhn
Technologie / sciences des matériaux
Une équipe de l'université de Pennsylvanie (États-Unis) a eu l'idée de combiner le ferumoxytol (Fe) et le fluorure stanneux (SnF2) pour traiter et protéger les dents contre les caries, observant des effets synergiques. L'effet préventif bien connu du fer est amplifié par le fluorure stanneux. De plus, un film protecteur composé de fer, de stannum et de fluor se forme sur l'émail des dents, permettant de contrôler le biofilm bactérien, principal responsable de la formation des caries. En outre, les chercheurs ont constaté que cette combinaison ne perturbe pas l’équilibre du microbiote buccal et ne provoque aucun effet secondaire indésirable dans la bouche. Parmi les autres avantages notables, l'un des chercheurs a déclaré dans un communiqué : « Notre traitement combiné amplifie non seulement l'efficacité de chaque agent […] ce qui laisse présager une méthode potentiellement révolutionnaire pour la prévention des caries chez les personnes à haut risque. » Enfin, comme de nombreux enfants atteints de caries dentaires graves souffrent également d’anémie, l’utilisation de fer résout simultanément les problèmes dentaires et d’anémie. M. C. Pour en savoir plus : actualité de l'université de Pennsylvanie
Santé
La qualité du sperme est-elle affectée par les ondes électromagnétiques de nos téléphones portables ? C'est à cette question que des chercheurs de l’université de Genève (UNIGE) en Suisse ont répondu grâce aux données de 2 886 hommes âgés de 18 à 22 ans, recrutés entre 2005 et 2018. Ils ont analysé la qualité du sperme, qui a diminué au cours des 50 dernières années, afin de déterminer l'impact d'une utilisation intensive du téléphone portable. Les résultats montrent qu'une telle pratique est associée à une baisse de la concentration des spermatozoïdes, de 21 % chez les utilisateurs fréquents (>20 fois/jour) par rapport aux utilisateurs rares (<1 fois), bien que leur mobilité et leur morphologie ne soient pas affectées. Par ailleurs, l'étude sur une décennie révèle que le passage de la 2G à la 3G, puis de la 3G à la 4G, a entraîné une réduction de la puissance d’émission des téléphones et donc une baisse des effets néfastes sur le sperme. Ce travail de recherche remet aussi en question une idée largement répandue : conserver son téléphone portable dans la poche du pantalon ne semble pas associé à des paramètres de sperme plus faibles. M. C. Pour en savoir plus : communiqué de presse de l’université de Genève
Biologie
Des travaux de recherche internationaux sont en train de redorer l'image du charançon. Souvent considérés comme de redoutables ravageurs de végétaux dans les cultures et les produits alimentaires stockés, les charançons peuvent également jouer un rôle crucial dans la pollinisation des plantes hôtes sur lesquelles ils se développent. Au moins 300 des 60 000 espèces de charançons sont impliquées dans des relations de pollinisation spécialisées avec les plantes hôtes qui les accueillent. Ces interactions bénéfiques concernent 270 espèces de plantes, parmi lesquelles plusieurs revêtent un intérêt agronomique, telles que les palmiers et les annones (espèces voisines du muscadier), ou en danger d’extinction, à l'instar les cycads. Ces découvertes incitent à reconsidérer l'approche de la lutte chimique et biologique intense menée pour éliminer ces insectes. M. C. Pour en savoir plus : communiqué du Cirad
Climat
Dans les années à venir, les vagues de chaleur vont devenir de plus en plus intenses et fréquentes en raison du changement climatique. Que va-t-il se passer dans les élevages de volailles, qui sont de plus en plus exposés au risque de coups de chaleur potentiellement mortels ? Pour le savoir, des chercheurs de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) ont étudié les cailles japonaises, un modèle pertinent du poulet d'élevage. Leurs recherches ont révélé, par exemple, qu’une augmentation de 1,7°C de la température d’incubation des œufs de cailles rend les oisillons plus résistants aux coups de chaleur. Mais la répétition de ce traitement sur deux générations ou plus entraînait une baisse du poids des volatiles et des œufs pondus. Ces effets pouvaient être transmis aux générations suivantes, même en l'absence de répétition de l’augmentation de la température d’incubation à chaque génération. Ces résultats soulignent l'importance de l’environnement précoce de l’embryon et mettent en garde contre le développement de nouvelles techniques d'élevage aux effets bénéfiques initiaux, mais qui perdent de leur efficacité au fil des générations. M. C. Pour en savoir plus : communiqué de presse de l'INRAE
La recherche sur le SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid en 2020, se poursuit. Des chercheurs français ont découvert récemment que les variants du SARS-CoV-2 étaient tous capables d'infecter les neurones humains. Une fois à l’intérieur du neurone, le virus peut se déplacer dans les deux directions de l’axone. Les chercheurs pensent que c'est probablement de cette manière que le virus progresse jusqu’aux bulbes olfactifs, des structures situées dans la boîte crânienne qui traitent les informations olfactives et les transmettent au cortex. Cependant, l'infection des neurones ne semble pas être directement liée à la perte de l'odorat, connue sous le terme d'anosmie, un symptôme caractéristique du Covid 19. Néanmoins, il reste à déterminer si la présence du virus dans le cerveau pourrait expliquer d'autres signes cognitifs tels que l’anxiété, la dépression ou encore le brouillard cérébral. La question demeure quant à la capacité du virus à persister dans le cerveau au-delà de la phase aiguë de l’infection. M. C. Pour en savoir plus : communiqué de presse de l'Institut Pasteur
Neurosciences
Le sommeil est-il une période où le corps et l’esprit sont déconnectés du monde, comme le suggère la définition ? Pas vraiment, répondent des scientifiques français qui prouvent que la frontière entre veille et sommeil est bien plus perméable qu’il n’y paraît. Pour parvenir à ce résultat, 47 personnes, avec ou sans trouble du sommeil, ont participé à une expérience au cours de laquelle elles devaient réagir par une expression faciale, telle qu'un sourire ou un froncement de sourcil, à des paroles pendant une sieste. Ces volontaires étaient soumis à une polysomnographie, qui enregistre l'activité cérébrale et cardiaque, les mouvements des yeux et le tonus musculaire. Les chercheurs ont ainsi démontré que des dormeurs sont capables de capter des informations verbales transmises par une voix humaine et d’y répondre par des contractions des muscles du visage, et ce, durant presque tous les stades du sommeil. Ils ont identifié l'existence de « fenêtres de connexion avec l’environnement », précédées notamment d'une accélération de l’activité cérébrale, au cours desquelles les dormeurs peuvent répondre aux stimuli extérieurs. M. C. Pour en savoir plus : communiqué de presse du CNRS
Environnement
Une équipe franco-japonaise a estimé la quantité d’éléments radioactifs encore présents dans l’environnement entourant l’ancienne centrale de Fukushima, suite à l’accident nucléaire survenu en mars 2011. Les environs de la centrale ont fait l'objet de l'un des plus vastes programmes de décontamination de l’histoire. Les résultats ont indiqué que les efforts déployés ont été très efficaces dans les zones traitées, un résultat a priori positif. Cependant, il s'est avéré que la décontamination a été limitée en raison de la topographie des lieux, principalement constituée de pentes boisées abruptes. Deux tiers de la contamination initiale par le césium radioactif demeurent dans les paysages, ce qui pourrait contribuer à une dispersion future du césium 137 en aval du fait de l’érosion. 30 % des habitants ont choisi de revenir dans les zones évacuées après la catastrophe, et les chercheurs s'interrogent sur le rapport coût-bénéfice d'un programme de décontamination de cette envergure. M. C. Pour en savoir plus : actualité du BRGM
Astrophysique
Les pulsars, des étoiles mortes très denses, agissent comme des phares cosmiques dont l’émission radio de forte énergie balaie l’espace sous forme de faisceaux à intervalles réguliers. Le pulsar de Vela, l'un des plus proches de la Terre, des plus puissants connus à ce jour et le plus brillant en radio, a réservé récemment une surprise de taille à l'équipe internationale d'astrophysiciens utilisant le High Energy Stereoscopic System (HESS), un réseau de cinq télescopes situé en Namibie spécialisé dans l'étude des rayons gamma cosmiques. Le dispositif HESS a détecté des rayons gammas d’une énergie de 20 téraélectronvolts, soit environ 200 fois plus énergétiques que ceux relevés précédemment en provenance de ce pulsar. Les modèles en vigueur pour expliquer l’émission à haute énergie des pulsars ne sont pas suffisants pour expliquer une telle énergie. Ce record vient bouleverser les théories actuelles sur le comportement des pulsars, avec des implications majeures quant aux processus d’accélération de particules à l’œuvre au sein d’astres fortement magnétisés dans le cosmos. M. C. Pour en savoir plus : communiqué de presse du CNRS
Environnement / santé
En étudiant les données du Registre national des cancers de l’enfant entre 2006 et 2013, des chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont identifié 3 711 enfants de moins de 15 ans atteints de leucémie en France métropolitaine au cours de cette période. Ils ont ensuite estimé la présence et la superficie des vignes cultivées à proximité de leurs adresses, comparativement à des enfants en bonne santé. Leur étude révèle que la simple présence de vignes à moins de 1 000 mètres de l’adresse de résidence n'est pas en soi un facteur de risque de leucémie. En revanche, une association a été établie entre le risque de développer une leucémie et l’étendue de la surface viticole. Et plus cette dernière est étendue, plus le risque augmente. Les chercheurs ont constaté que pour chaque augmentation de 10 % de la superficie cultivée dans le périmètre de 1 000 mètres, le risque de leucémie lymphoblastique augmentait de près de 10 %. Si ce travail ne démontre pas de lien de causalité, il pose de nouveau la question entre l'utilisation des pesticides et la survenue de cancers pédiatriques. M. C. Pour en savoir plus : communiqué de presse de l'INSERM
Physique / technologie
Selon des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), la lumière peut directement provoquer l’évaporation sans nécessiter de chaleur, et elle le fait même de manière plus efficace que la chaleur. Ce phénomène se produit dans certaines conditions à l'interface entre l’air et l'eau, notamment à la surface d'un matériau hydrogel, comme observé dans leur expérience. Les chercheurs avancent l'hypothèse que ce processus pourrait également se produire à la surface de la mer, des gouttelettes dans les nuages ou le brouillard. L’effet de la lumière varie en fonction de la couleur, avec un maximum correspondant à la longueur d’onde de lumière verte. Cette dépendance à la couleur, indépendante de la chaleur, constitue une preuve que la lumière elle-même déclenche l’évaporation. Ce phénomène, entièrement nouveau, pourrait être exploité dans divers processus industriels, tels que le dessalement de l’eau à l’énergie solaire. M. C. Pour en savoir plus : communiqué de presse du MIT
À partir d'analyses de carottes de glace prélevées dans le massif du Mont-Blanc, des chercheurs du laboratoire inter-universitaire des systèmes atmosphériques et de l'Institut des géosciences de l'environnement ont observé une augmentation significative, d’un facteur 2 à 3, des dépôts de phosphore entre la période préindustrielle et la fin du XXe siècle. Cette augmentation s'explique par le phosphore piégé dans les glaces provenant de trois sources, toutes ayant connu une hausse au cours de la période. Il y a eu une augmentation des poussières continentales, notamment celles en provenance du Sahara, ainsi qu'une augmentation des émissions de particules par la végétation, telles que les spores de champignons et les pollens, en raison de l'expansion importante des forêts en France après 1960. Enfin, des émissions de phosphore résultent de la combustion du charbon et la sidérurgie. Cependant, ces dernières émissions, très polluantes, ont diminué à partir des années 1980 grâce à l’installation massive et obligatoire de filtres à particules et de système de désulfurisation. M. C. Pour en savoir plus : actualité de l'IGE